Un battement sourd, des percussions au grain brut, une voix venue d’ailleurs : Ya Layla, nouvelle pépite signée Midi Culture, s’installe d’emblée dans un espace à part. Ni tout à fait club, ni entièrement traditionnel, le morceau trace une ligne claire entre modernité électronique et mémoire ancestrale.
Enregistré en grande partie au Maroc, le titre respire le vivant. Rien de synthétique dans la manière dont les éléments Afrohouse rencontrent les timbres arabes. Les voix, chantées en arabe et en anglais, semblent captées sur le fil, comme dans un souffle, ajoutant à l’ensemble une texture intime, presque charnelle.
Plutôt que de foncer vers un drop tonitruant, Ya Layla choisit la montée patiente. Une tension qui s’étire, portée par des boucles hypnotiques, jusqu’à une dernière poussée qui fait tout basculer. L’élégance du morceau réside dans cette retenue, dans ce choix de laisser l’organique respirer.
On pense à Black Coffee, non pas pour une ressemblance de surface, mais pour cette même volonté de bâtir un pont entre les continents. Ya Layla est un chant de sable et de bitume, un morceau qui parle à la fois à la tête et au ventre.
Un voyage en profondeur, comme un souvenir qui danse sous la peau.

