L’univers du streaming musical est une scène où les accords financiers se jouent en coulisses, souvent loin des oreilles du public. Mais lorsque ces accords sont rompus, les conséquences résonnent fort. C’est précisément ce qui se passe aujourd’hui avec l’affrontement entre Sony Music Entertainment et Napster, un service de streaming aux racines controversées.
Le 1er août 2025, Sony Music a déposé une plainte contre Rhapsody International, la société mère de Napster, devant le tribunal fédéral de Manhattan. La maison de disques réclame 9,2 millions de dollars pour des royalties et des frais de licence impayés, ainsi que jusqu’à 36 millions de dollars de dommages-intérêts pour violation de droits d’auteur. Selon Sony, Napster aurait cessé de verser les paiements dus depuis plus d’un an, tout en continuant de diffuser de la musique de son catalogue. Cette situation survient après l’acquisition de Rhapsody par la startup Infinite Reality pour 207 millions de dollars en mars 2025. Sony avait accepté de maintenir les accords existants sous réserve d’un plan de paiement en quatre parties, que Napster aurait prétendument manqué. Malgré la notification de la violation et la résiliation des accords de licence en mai et juin, Napster aurait continué à diffuser le contenu de Sony, ce qui a conduit à la plainte pour violation délibérée des droits d’auteur.
Cette affaire n’est pas un cas isolé. En 2022, Sony Music avait déjà poursuivi Triller pour des royalties manquantes, obtenant gain de cause et une indemnisation de 4,5 millions de dollars. De plus, Napster a été accusé de paiements de royalties tardifs par plusieurs autres distributeurs et labels, et a même été poursuivi par SoundExchange pour des royalties impayées.
Napster, lancé en 1999 comme une plateforme de partage de fichiers, a été au cœur de nombreuses controverses liées à la piraterie musicale. Après plusieurs changements de propriétaires et de marques, il est désormais détenu par Infinite Reality, une entreprise spécialisée dans les technologies numériques et l’intelligence artificielle.
Cette situation soulève des questions sur la viabilité des modèles économiques des services de streaming et sur la protection des droits des artistes et des labels. Alors que les plateformes numériques continuent de dominer l’industrie musicale, il est essentiel de garantir une rémunération équitable pour les créateurs de musique.
L’issue de ce procès pourrait avoir des répercussions significatives sur l’ensemble du secteur du streaming musical. Les observateurs attendent avec impatience de voir comment la justice tranchera dans ce conflit entre géants de l’industrie.