Avec Break Down, Get Down, June The Destroyer bouscule les conventions du folk-rock et livre une chronique musicale du chaos contemporain, portée par l’humour grinçant et la sensualité trouble de Victoria Fuller. C’est le troisième extrait de Hurry!, un album à venir qui semble vouloir tout dire, tout faire exploser, quitte à rire dans les flammes.
Le morceau démarre sur un groove soul à la sauce 70’s, clin d’œil assumé à une époque où danser était déjà une forme de résistance. Puis vient la bascule : guitares nerveuses, voix qui s’emballe, énergie qui déborde. Le refrain éclate comme un cri intérieur, celui d’une génération étranglée par les injonctions contradictoires : fuir un système absurde tout en y trouvant ses zones de confort – applis de rencontre, sexe décomplexé, consultations thérapeutiques à distance.
Victoria Fuller ne chante pas : elle incarne. Autour d’elle, une mise en scène sonore délirante prend forme. On entend des coups de fouet, une guitare wah délurée, des chœurs féminins comme sortis d’un vieux vinyle Motown, et ce message sur un répondeur de psy, qui finit de nous faire sourire jaune.
Co-produite avec Len O’Neill en une journée à St. John’s, cette chanson sent le sprint créatif, l’urgence de dire. Break Down, Get Down ne cherche pas la perfection, mais la vérité d’un moment. Et elle la trouve — dans le rire, la sueur, et le vertige.