Il est des projets qui ne se contentent pas de livrer une chanson, mais qui ouvrent une véritable expérience. Avec son nouvel EP Always, Formoe propose une plongée sensorielle dans un même titre décliné en trois variations, comme autant de portes d’entrée dans un univers pop cinématographique.
Dès la première écoute, la chanson éponyme impose son aura. Longue, atmosphérique, elle déploie une instrumentation riche, faite de nappes synthétiques et de textures subtiles qui s’entrelacent. On y retrouve la voix de June Baltzersen, magnifiquement mise en avant : douce et fragile par instants, ample et puissante lorsqu’il faut porter l’émotion. La production, signée en collaboration avec Alf Emil Eik et Roar Farstad, accentue cette impression d’espace, d’élan, de profondeur. C’est une introduction éclatante, qui confirme la qualité du morceau original déjà remarqué en Europe et aux États-Unis.
La deuxième piste se déleste des mots pour ne conserver que l’instrumentation. Dans cette version nue, le morceau gagne en intensité contemplative. On y entend chaque détail, chaque respiration musicale, comme si l’on touchait à l’ossature même de la création.
Puis vient la troisième déclinaison : une approche plus épurée encore, où les couplets se taisent et où seules les voix des refrains subsistent. Cette absence, paradoxalement, intensifie la présence. Les refrains surgissent alors comme des éclats de lumière, portés par la puissance vocale de Baltzersen.
Avec Always, Formoe signe un projet à la fois élégant et audacieux, qui montre qu’une chanson peut se réinventer, se déployer et surprendre, sans jamais perdre de sa beauté.