Dès les premières secondes de « My Destiny », Jared Hallock installe une atmosphère intrigante, presque confidentielle. Loin de livrer un simple morceau d’EDM, il propose une expérience sensorielle qui se vit comme un secret chuchoté à l’oreille. Derrière ce projet signé sous son propre nom, on retrouve un processus profondément collaboratif, nourri par des artistes venus d’horizons multiples, et qui confère à la chanson une dimension universelle.
Musicalement, le titre s’appuie sur une production épurée, marquée par des murmures sensuels, une basse souple et des sifflements étrangement hypnotiques. Les claquements de doigts évoquent l’esprit théâtral de West Side Story, tandis que l’ensemble rappelle l’audace de certaines productions minimalistes du hip-hop américain, comme celles des Ying Yang Twins ou de Snoop Dogg avec Pharrell. Le résultat se tient à la croisée des mondes : intime et théâtral, mystérieux et pourtant étrangement familier.
Le clip vient amplifier ce décalage volontaire. Construit comme un collage animé aux accents dadaïstes, il met en scène un joueur de tennis maladroit et amoureux, persuadé d’avoir trouvé sa destinée dans une jeune femme éclatante. Le récit emprunte à la comédie romantique tout en flirtant avec l’absurde, transformant une simple partie de tennis en métaphore universelle de l’amour et de l’obsession.
Avec « My Destiny », Jared Hallock signe une œuvre singulière, à la fois ludique et profonde. Entre humour, tension et tendresse, il tisse un récit sonore et visuel qui dépasse le cadre du simple single. Une confession en clair-obscur, où l’absurde devient poésie et où le destin se murmure plus qu’il ne se clame.

