Certaines chansons semblent naître d’un autre espace-temps, et « Stereopsis » fait partie de celles-là. Avec ce nouveau titre en collaboration avec kevin kahne, Kama Tala esquisse une traversée sonore où le rêve dialogue avec la matière, où l’humain et la machine se rencontrent dans un même souffle.
La construction du morceau attire immédiatement l’oreille. Quatre fragments de vingt-quatre secondes s’entrelacent au cœur de la composition, comme des éclats de visions qui s’assemblent en un tableau mouvant. Loin de rompre le fil, cette architecture fragmentée apporte une respiration singulière, une impression de voyage en fragments suspendus.
L’univers qui s’y déploie est aérien, presque éthéré. Les voix glissent et se superposent avec délicatesse, enveloppant l’auditeur dans un brouillard lumineux où chaque note se dissout lentement. Les mélodies, à la fois souples et nuancées, traduisent les influences multiples de Kama Tala, nourries de néo-soul, de rock, de surf et de pop contemporaine.
« Stereopsis » n’impose pas un refrain immédiat : il installe plutôt une sensation, une trace qui persiste au-delà de l’écoute. On en ressort comme après un rêve éveillé, encore habité par cette impression flottante, entre ciel et mer, entre contemplation et évasion.

