Avec Arcadia, Kevin Keller poursuit son exploration sonore entamée avec Evensong, offrant une suite audacieuse et profondément spirituelle. Entièrement chanté en latin, l’album enveloppe l’auditeur dans une méditation sonore où chaque note semble suspendue dans le temps, comme une respiration entre ciel et terre.
Dès l’ouverture avec Arcadia 1 : Et Vidi Caelum, l’atmosphère sacrée s’installe : des voix a cappella chuchotées, bientôt rejointes par des instruments acoustiques et électroniques, évoquent une ascension vers la lumière, rappelant les œuvres de Tallis ou Bach. Et Arcadia 2 : Nox Ultra propose un chant sans paroles, rythmé par des synthétiseurs discrets, symbolisant l’éveil du jour. Arcadia 3: Me Solum Me Invenio, interprété en solo par Sofía Campoamor et accompagné à l’orgue par Keller, révèle une solitude lumineuse et presque sacrée.
Les pièces suivantes, telles que Arcadia 4: In Tenebris et Arcadia 5: Mare, Littus, Flammam, explorent des thèmes de mélancolie, de désir et de quête intérieure. Arcadia 6: In Equo Fugit débute par une pulsation douce, bientôt rejointe par le chœur, incarnant une cavalcade vers la liberté. L’album se conclut avec Arcadia 7: Et Lux Perpetua et Arcadia 8: Veni Intus, instillant un sentiment de retour et de refuge retrouvé.
Arcadia n’est pas seulement un album : c’est une traversée mystique, un espace sonore où chaque note respire avec l’âme du monde. Kevin Keller y déploie une palette émotionnelle d’une rare finesse, offrant à l’auditeur un havre de silence, de lumière et de beauté, invitant à la contemplation et à la méditation.