À peine huit mois qu’il façonne ses premiers morceaux, et déjà bgumrazr s’impose comme une curiosité sonore à suivre de près. Avec Kalimba, l’artiste explore une voie où l’expérimental devient langage, où l’ombre se mêle au rythme, et où chaque texture électronique semble chargée d’une mémoire déformée.
Derrière ce titre évocateur, on ne retrouve pas la douceur familière de l’instrument, mais plutôt des sonorités réinventées dans des boucles électroniques qui vous plongent dans un univers musical singulier, original. La chanson avance sans se plier aux codes : pas de refrain accrocheur ni de ligne mélodique attendue, mais une progression organique, comme une errance à travers des ruines sonores. On entend des échos d’espaces vides, des pulsations souterraines, des respirations suspendues qui soudain s’embrasent en en écho plus appuyé, l’artiste a fait fort.
Ce goût pour la collision des univers – le hip-hop cru d’un côté, le dark ambient glacé de l’autre – donne à Kalimba une puissance singulière. Là où d’autres cherchent la perfection technique, bgumrazr revendique la fragilité, l’apprentissage en cours, et en fait une force. Cette sincérité transparaît à chaque seconde du morceau, rendant son écoute à la fois troublante et captivante.
Plus qu’une chanson, Kalimba est une expérience : un territoire sonore qui bouscule et apaise dans un même souffle. bgumrazr y affirme une identité en devenir, audacieuse, où l’imperfection devient signature et où l’expérimentation s’élève au rang de poésie brute.