Bobby Bazini signe avec Seul au cinéma un album profondément personnel, où chaque note et chaque silence semblent raconter une histoire. Premier opus entièrement en français, le projet se construit autour d’un concept original : neuf salles de cinéma, neuf chansons, chacune explorant un aspect de sa quête d’identité et de solitude. Co-produit avec Connor Seidel, déjà connu pour ses collaborations avec Charlotte Cardin et 1969 Collective, l’album puise son inspiration dans des classiques francophones tels que La tête en gigue de Jim et Bertrand ou Rêver mieux de Daniel Bélanger, tout en intégrant des touches modernes grâce aux synthétiseurs, au sampling et même à des sons captés dans de véritables cinémas.
L’album s’ouvre sur « Février et le mauve », une ballade mélancolique où la voix de Bazini, chaude et nuancée, se dépose avec délicatesse sur des arrangements feutrés. On y ressent toute la solitude hivernale, les souvenirs figés et ce désir de recommencer. Le contraste vient avec « Rouler en août », un titre plus lumineux et rythmé, porté par des accords de guitare discrets et une voix qui règne en maître, rappelant parfois Ben l’Oncle Soul dans sa chaleur et sa technique. Après l’interlude « Solitude », l’auditeur plonge dans « Élégante solitude », une ballade britpop où les violons s’élancent dans le refrain et le bridge, emportant avec eux toute la délicatesse et l’émotion de la chanson.
Le titre éponyme, « Seul au cinéma », est une courte interlude instrumentale d’une beauté saisissante, où quelques secondes suffisent pour captiver l’attention grâce à une orchestration soignée et des violons poignants. La dynamique change avec « Partir (avant la fin) », un morceau au tempo moyen avec une batterie percutante et une voix sublime, chaque élément étant parfaitement calibré pour un impact maximal. « Le jour est morne » installe une atmosphère automnale et douce, mêlant pop française et arrangements orchestraux, avant que « Et à la fin » n’offre une guitare épurée et des lignes de chant délicates, fidèle à l’esprit de la chanson française. L’album se conclut par « Soleil d’arcane », une ballade dépouillée guitare-voix qui évoque l’aube du printemps et l’espoir.
Avec Seul au cinéma, Bobby Bazini signe une œuvre introspective et élégante, un voyage musical où la mélancolie devient lumineuse. Chaque chanson révèle un peu plus l’artiste derrière la voix, offrant aux auditeurs une expérience intime et enveloppante, parfaite pour accompagner les longues soirées d’hiver.