MODUL8, l’autopsie du son dans « Corpse Sonata Vol. I »

Avec Corpse Sonata Vol. I, MODUL8 ne signe pas seulement un premier album, elle impose un territoire sonore radical, presque ritualisé. L’artiste invente son propre champ lexical musical, le curbstep, fusion volcanique de phonk, dubstep, trap, glitch et boom bap, qu’elle manie comme une arme. Tout ici respire la confrontation, l’obsession, la transe – un disque pensé comme une sonate funèbre pour des sons passés et un cri de naissance pour ce qui vient.

Dès « Ghosts of the Beats », le ton est donné. Le kick fracasse les enceintes, la voix féminine surgit, charismatique et tranchante, dominant un beat d’une puissance implacable. Le flow s’y déploie comme une rafale, réglé au millimètre mais chargé d’un instinct brut. On entre de plain-pied dans un univers où chaque syllabe semble vouloir mordre.

Le voyage continue avec « Maniac Ramblings », trap syncopé, samples pitchés, rythmique instable comme une pensée qui déraille. Ici, MODUL8 rappe avec un feu intérieur, saccadé, incandescent. Plus loin, « Carnivore Cadence » dévore tout : les snares claquent comme des mâchoires, les kicks comme des coups de feu. Et au cœur de cette tempête, un moment suspendu où la rappeuse chante avant que tout n’explose à nouveau.

La tension ne retombe pas. « Leaving Corpses (Can’t Help It) » alterne douceur et brutalité, comme une pulsion incontrôlable. Puis vient « Confession of Beat Murder », un procès en règle : flow chirurgical, punchlines acérées, production claustrophobe. Chaque titre est une variation, une autopsie du beat.

Avec « Percussion Inferno », l’énergie devient rage pure, quand « Pulse Collapse » ramène une respiration mélodique, portée par un refrain chanté. « Twisted Beginnings » tranche net, ses mots tombent comme des lames. Et quand surgissent « Bodybags », « Infinite Piece » ou « Stomp the Hats », le disque atteint des sommets d’intensité : un flow imprévisible, des textures empilées avec précision, une production qui respire et halète.

Enfin, « Interrogation » clôture le projet sans baisser la garde, dernière scène d’un procès sonore où chaque beat a été disséqué.

Avec Corpse Sonata Vol. I, MODUL8 impose une identité rare, une écriture organique, viscérale. Ici, le rap n’est pas seulement récit, mais corps à corps avec le son, urgence créatrice qui frappe, coupe, puis renaît. Une entrée fracassante dans le paysage, qui laisse une empreinte durable.

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