Certains morceaux semblent écrits avant même d’être composés, comme s’ils attendaient le bon moment pour naître. « Come Back » d’AUNCE fait partie de ceux-là : une œuvre née d’un choc intime, d’un geste instinctif devenu témoignage. C’est au Townshend Studio de Londres, lors d’une résidence artistique, que l’artiste a façonné ce titre profondément organique, entre exploration sonore et catharsis.
Au départ, « Come Back » devait n’être qu’une expérience instrumentale. AUNCE s’y plonge avec le synthétiseur ARP 2500, puis tisse un maillage de textures analogiques . Aucune intention de chanter, aucun mot prévu. Puis le destin intervient, brutal : la perte de son frère. Face à cette absence, la voix surgit, tremblante, instinctive. Elle sera la seule et unique prise, gardée telle quelle – pure, vulnérable, nécessaire.
Dans ce souffle suspendu, la douleur devient matière. La voix d’AUNCE, tour à tour brisée et apaisée, porte une charge émotionnelle qui dépasse le langage. Chaque respiration, chaque inflexion semble raconter une histoire de perte, mais aussi de résilience. C’est une musique où le silence compte autant que le son, où l’émotion prime sur la narration.
Elle s’inspire de Norma Winstone, Meredith Monk ou Bobby McFerrin, héritiers d’une expression vocale libre, affranchie de toute structure. Et dans la lignée de Hudson Mohawke ou Burial, elle montre que des fragments vocaux peuvent parfois émouvoir plus que mille paroles. « Come Back » ne raconte pas, il ressent. Un morceau comme une prière chuchotée, où chaque silence devient écho d’amour et de perte. Une chanson qui brille par le fond et la forme que nous vous recommandons de découvrir sans plus attendre.

