Quelque chose d’à la fois neuf et familier émane de la voix de YDAVID, l’artiste slovène autrefois connu sous le nom de YamYam. Avec “No Maybes”, il signe son premier morceau en tant que chanteur, et l’expérience s’apparente moins à une révélation qu’à une métamorphose intime.
Dès les premières mesures, la basse de Jani Hace, figure emblématique de la scène slovène, installe un décor organique, presque viscéral. Autour d’elle, les pulsations électroniques se déploient avec une précision millimétrée, sans jamais perdre ce souffle humain qui définit le projet. YDAVID y tisse des textures sonores expérimentales, teintées d’un psychédélisme discret et d’une énergie dansante mais introspective — un équilibre fragile qu’il maîtrise avec une maturité étonnante.
Le clip réalisé par Inan Sven Du Swami prolonge cette immersion dans un monde où le rêve et le réel se confondent. Animé par l’intelligence artificielle, il donne à voir un univers mouvant, presque liquide, où les images semblent se dissoudre les unes dans les autres. « Both the song and video reflect the fever dream we call reality », confie YDAVID. Et en effet, “No Maybes” agit comme un songe lucide, une transe consciente au cœur d’une époque saturée d’illusions.
En se dévoilant derrière le micro, YDAVID ne se contente pas de chanter : il interroge ce que signifie encore “être réel” dans un monde d’images et de bruit. Sa musique, en pleine mutation, se fait alors l’écho d’une vérité plus rare — celle du doute assumé.

