Avec Livermorium, Sairen livre un EP d’une intensité rare, où chaque note semble guidée par une quête de sens. Ce projet instrumental, qui succède à son septième album, explore les profondeurs d’un rock à la fois tellurique et céleste. L’artiste décrit son univers comme une immersion dans « les profondeurs célestes, implacables et scintillantes », et l’écoute confirme cette promesse : quatre titres qui forment un récit sonore cohérent, sans un mot, mais d’une éloquence saisissante.
Dès les premières secondes d’“Abolir”, l’auditeur est happé par un riff sablonneux qui s’étire à perte de vue, comme un horizon californien sous une lumière brûlante. Pas besoin de paroles : la musique parle d’elle-même. Chaque silence semble pesé, chaque respiration porte une émotion. La pièce impose un ton narratif et cinématique qui s’imprime durablement. Avec “Thelxiope”, le climat reste visuel : la guitare lead, simple mais entêtante, évoque une scène de film noir ou le générique d’une série policière. C’est un rock élégant, construit avec précision, où chaque motif trouve sa place.
La piste-titre “Livermorium” agit comme le cœur battant du projet. On y passe d’îlots de calme à des déferlantes de riffs, dans une alternance parfaitement dosée. Quant à “Royal Phoenix”, elle clôture l’ensemble avec grandeur : une véritable renaissance musicale, où la rigueur technique rencontre l’émotion brute.
Chaque morceau témoigne d’une maîtrise artisanale. Rien n’est laissé au hasard : cuivres, orgue, guitares, tout respire la cohérence et la passion. Avec Livermorium, Sairen transforme le silence en dialogue et prouve, une fois encore, que la vérité peut se trouver dans le son.

                                    