Avec Orphan’s Lament, Steel & Velvet signe une ouverture d’EP à la fois délicate et puissante. Premier morceau de People Just Float, ce titre plonge immédiatement l’auditeur dans l’univers de Joshua, personnage central de ce projet musical et cinématographique.
Inspiré de l’original de Robbie Basho, paru en 1978 sur Visions of the Country, le morceau était alors porté par la pureté du piano. Romuald Ballet-Baz réinvente cette pièce au guitar fingerpicking, technique chère à Basho, et y insuffle une profondeur nouvelle. La tonalité plus grave choisie par le duo ajoute une dimension terrestre, presque organique, qui épouse à merveille la voix riche et intense de Johann Le Roux. Chaque note, chaque accord, semble respirer avec le récit, donnant à cette chanson un poids émotionnel palpable.
L’introduction, toute en pentatonique, installe un climat méditatif, tandis que la progression mélodique transporte l’auditeur dans un espace à la fois intime et universel. Dédicacé aux orphelins, le morceau dégage une aura douce-amère, mélange de nostalgie et d’espoir, qui s’étire au-delà de la simple écoute pour devenir une expérience immersive.
People Just Float, avec ses six morceaux et son court-métrage signé Loïc Moyou, construit un univers cohérent où chaque chanson raconte une histoire. Dans ce contexte, Orphan’s Lament agit comme un prélude sensible et maîtrisé, annonçant la couleur de l’ensemble avec justesse et élégance.
Steel & Velvet réussissent ici un équilibre rare : respecter l’âme du classique tout en y déposant leur signature sonore, fragile et puissante à la fois, offrant au public une pièce de folk moderne, vibrante et profondément humaine.

