Dans la lumière tamisée d’Atlanta, KINSALE fait ses premiers pas avec Nights & Weekends, un EP de six titres qui a tout d’un journal de bord gravé entre le rêve et l’insomnie. Le groupe formé par Raymond Gurley, Jeff Malpass et David Thornton y assemble les pièces d’un son à la fois feutré et ample, héritier d’une tradition folk américaine traversée par des éclats d’indie rock et de pop atmosphérique.
Enregistré chez Standard Electric Recorders Co., produit par Damon Moon et masterisé par Joe Lambert, le disque respire l’artisanat sonore. On y retrouve les signatures délicates d’Aaron Sterling et JT Bates à la batterie, Roger Manning aux claviers, Ethan Fogus à la pedal steel et Aaron Marsh aux cordes – comme si chaque invité venait déposer une nuance de plus sur la toile nocturne du groupe.
Tout commence par Is It Time, une chanson suspendue, presque chuchotée, qui ouvre la porte d’un monde en demi-teinte. Cannot Be Found avance en pas mesurés, comme une errance dans les souvenirs. Puis vient October, douce carte postale automnale, où la nostalgie se fait mélodie. Carolina trace la route vers le Sud, portée par une americana moderne et lumineuse. Avec Give Me One Thing, la voix de Gurley devient prière, avant que Spinning Wheels ne boucle le voyage dans un vertige hypnotique.
Nights & Weekends s’écoute comme on regarde la nuit tomber : sans précipitation, dans la lente clarté d’un moment suspendu. KINSALE y invente un folk de fin de journée, à la fois lucide et rêveur – le murmure d’un groupe qui semble déjà promis à durer.

