Sous la voix rocailleuse de Sam Webb, Steamtrain roule comme une métaphore vivante de notre époque. Dans cette nouvelle chanson enregistrée entre Camden et Londres, l’artiste britannique saisit l’air du temps à travers une écriture métaphorique et une énergie brute, tout en renouant avec une sonorité intemporelle où le blues s’invite dans le monde moderne.
Derrière la douceur acoustique des premières notes se cache une réflexion bien plus vaste : celle de l’influence des tendances sur la société, du pouvoir de l’opinion publique et de cette impression d’inévitabilité qui nous entraîne tous, à la manière d’un train lancé à pleine vitesse. Webb, inspiré par l’approche narrative et la plume de Bob Dylan, mêle poésie et conscience sociale, transformant un simple morceau folk en fable contemporaine.
Ce titre est né comme une chanson dépouillée, avant de prendre de l’ampleur sous la direction du producteur Alican Hitit. Ensemble, ils ont façonné un son plus large, porté par des chœurs et une section rythmique dense, sans jamais étouffer la sincérité du propos. Le contraste entre la nonchalance musicale et la gravité du thème crée une tension subtile, presque cinématographique.
Steamtrain ne cherche pas à suivre les modes : il les observe, les questionne, les met en scène. Sam Webb y trouve son souffle, celui d’un conteur moderne qui regarde le monde passer, guitare en main, sur le quai des émotions. Une chanson qui avance, lentement mais sûrement, vers les territoires où le blues rencontre la lucidité.

