Dans une Amérique en quête de repères, le collectif Cycamore livre avec « The Heart of America » une chronique musicale qui s’impose autant par sa conviction que par sa provenance. Leur version réinvente un morceau né en 2005 pour la campagne « Make a Difference » de Habitat for Humanity à la suite de l’ouragan Hurricane Katrina.
Dès les premières mesures, l’arrangement élève le propos : guitares vibrantes, batterie martelante, tambourin discret et piano caressant. C’est un son large, presque cinématographique, qui invite à lever un briquet, une lampe ou un phare dans la nuit. La voix d’Adam Cunningham, soul et sincère, porte l’émotion sans jamais tomber dans la grandiloquence : chaque inflexion signale la fragilité, mais aussi la puissance d’une communauté qui refuse de se fracturer.
Ce single n’est pas seulement une réinterprétation : il s’inscrit dans un contexte contemporain où la division menace plus que jamais. Cycamore puise dans un héritage musical américain tout en l’élargissant à une dimension universelle où l’unité n’est pas naïve, mais nécessaire. « Nous vivons des temps complexes », nuance le pianiste du groupe : « rappelons-nous que ce qui nous relie vaut autant que ce qui nous sépare. »
Au-delà de la nostalgie, « The Heart of America » incarne la conviction que la musique peut encore être un ciment. Avec ce morceau, Cycamore plante le décor de leur album à venir — The New Old School Album — et signe un manifeste : dans un monde ébranlé, la voix collective ne doit pas s’éteindre.

