Luke MacRoberts revient avec « Don Juan », un morceau où l’introspection se transforme en confession musicale brute. Loin de célébrer le mythe du séducteur, MacRoberts explore ses propres blessures amoureuses, ses regrets et ses impulsions, dans un dialogue intérieur à la fois poignant et universel. La chanson évolue dans un univers psych-pop aérien, ponctué de touches gospel, qui rappelle les envolées hypnotiques de Spiritualized. Chaque note semble respirer avec le souffle de l’artiste, donnant à cette confession une intensité rare.
Les paroles frappent par leur honnêteté crue : « Tu aurais pu avoir n’importe qui / Protège-toi et reste à l’écart / Ce n’est qu’un délit de fuite de plus / C’est si bon de se sentir si mal / Allongé sur le dos à me demander ce que j’aurais pu avoir. » On y ressent à la fois la nostalgie des amours manqués et la lucidité d’un regard qui se retourne sur soi-même.
Don Juan s’inscrit dans un album qui joue habilement avec les émotions et les textures musicales. The Cynic, avec ses accords inattendus et sa dynamique shoegaze post-hardcore, contraste avec la délicatesse de This Is How It Ends, balade lo-fi indie-folk aux arpèges hypnotiques et aux voix enveloppées d’effets. Luke MacRoberts confie : « C’est la chanson la plus triste de l’album. Dans ‘The Cynic’ il y a de la colère et de la défiance. Dans celle-ci, juste l’engourdissement. »
Avec « Don Juan », il signe un titre profondément intime où sensibilité et sophistication musicale se mêlent, transformant ses blessures personnelles en une œuvre qui résonne longtemps après l’écoute.

