Dans le vaste paysage de l’électronica contemporaine, l’EP 4mat of a Girl de l’artiste néo-zélandaise Pax Maisín s’impose comme une sincère déclaration artistique. Ce premier projet en cinq morceaux nous invite à une exploration délicate et liquide de l’identité, entre minimalisme et pulsations dansantes.
Dès l’intro, Eel baigne l’auditeur dans une atmosphère organique, presque reptilienne : des nappes sinueuses serpentent, évoquant une vie marine intérieure, fragile et énigmatique. Cette ambiance s’enrichit ensuite avec Do U?, où la voix se fragmente, entre chuchotements et glitchs rythmiques, dans une tension intime et sensuelle.
Le titre éponyme, 4mat of a Girl, révèle le cœur du projet : une mosaïque d’émotions, à la fois introspective et émancipatrice, portée par des beats subtils qui oscillent entre fragilité et énergie dansante, sans oublier la qualité des lignes de chant, un timbre vocal qui est ici plus mis en avant. Puis, Beach! apporte un souffle lumineux, presque hédoniste, comme une escapade vers une plage imaginaire, bercée par une chaleur électronique.
L’EP se conclut sur Sea Within, une pièce immersive et profonde : les basses souples, les textures aquatiques et les nappes éthérées dessinent une métaphore sonore de l’océan intérieur, à la fois mystérieux et rassurant.
Avec 4mat of a Girl, Pax Maisín signe un premier acte maîtrisé : elle brouille les frontières entre club et écoute contemplative, tout en affirmant une vision audacieuse. Cet EP n’est pas seulement une performance technique — c’est une invitation à habiter un univers fluide, à laisser l’eau révéler ce que cache la surface de l’être.

