Avec « Pretending », extrait de leur nouvel EP Could Be Worse, Broken Colours signe un retour vibrant, porté par une énergie brute et une plume toujours plus assurée. Le groupe britannique y trouve un équilibre rare : un hymne rock façonné pour les scènes, mais nourri d’un regard lucide sur notre époque.
Dès les premières secondes, « Pretending » dévoile sa texture bluesy et son groove nerveux. Les riffs, larges et incisifs, s’étendent comme des éclats de lumière sur une ligne rythmique compacte, donnant au morceau un souffle presque scénique. La voix se fait guide, tantôt mordante, tantôt confessionnelle, comme si le groupe cherchait à ramener l’auditeur au centre d’une discussion franche.
Le propos est limpide : « Pretending » ausculte un monde où l’apparence devance l’intention, où l’élan solidaire peut se transformer en simple décor pour récolter de l’attention. Le groupe y dépeint la course à la validation numérique, ces gestes parfois vides, posés pour la caméra, et ce faux vernis qui recouvre trop souvent les relations humaines.
Pour autant, Broken Colours ne sombre pas dans le cynisme. Le morceau pulse, respire, avance — comme un rappel que l’authenticité reste une force. Le groupe marque ici une étape supplémentaire dans son évolution, doublant son identité funk-rock d’une dimension plus profonde, presque introspective.
Avec « Pretending », Broken Colours confirme sa capacité à allier puissance musicale et conscience du monde. Un titre vibrant, taillé pour les amplis comme pour la réflexion — et un signal fort quant à la trajectoire du groupe.

