Habstrakt revient sur le devant de la scène avec Won’t You, fruit d’une rencontre explosive avec ASDEK. Dès les premières secondes, on comprend que ce n’est pas une simple collaboration : c’est une collision parfaitement orchestrée. Le groove roule, les basses mordent, et la voix de Simona Shao se glisse comme un fil fragile mais déterminé, offrant une supplique douce qui prépare le terrain avant que la puissance rythmique ne s’installe.
La patte d’Habstrakt se ressent immédiatement : des lignes de basse tranchantes, une architecture rythmique nette et des claquements métalliques qui frappent l’oreille. ASDEK vient enrichir cette structure avec une texture plus organique, presque moite, qui apporte une noirceur subtile. Ensemble, ils tissent un univers où chaque détail sonore compte, où le son respire et où l’énergie reste contenue mais palpable.
Le drop, loin de chercher l’explosion frontale, se faufile, s’insinue dans l’espace sonore, laissant respirer le groove tout en conservant une pression constante, comme nous vous allez être emportés dans cette pause musicale tout simplement addictive. Chaque élément a sa raison d’être, rien n’est décoratif ou gratuit, et c’est cette justesse qui donne au morceau sa force singulière et sa capacité à vous entrainer, vous faire danser.
Won’t You fonctionne comme un pont entre deux esthétiques : la puissance chirurgicale de la bass house et la noirceur texturée de la scène parisienne. Pensé pour le club mais doté d’une tension presque sensuelle, le titre confirme que la bass music ne cesse d’évoluer, de surprendre et de se réinventer. Avec Habstrakt et ASDEK, la scène contemporaine gagne une pièce à la fois rugueuse, sophistiquée et profondément humaine.

