Il y a des chansons qui claquent comme une gifle, et « INVOICE » d’AIKO TOMI en fait partie. En trois minutes à peine, la chanteuse torontoise déploie une bombe sonore taillée pour les clubs, mais dont le message résonne bien au-delà du dancefloor. Car ce n’est pas d’amour ou de fête qu’il s’agit ici, mais de l’exploitation silencieuse que subissent artistes, freelances et créateurs : ces fausses opportunités qui masquent du travail gratuit.
Avec Jesse à la production, AIKO TOMI amalgame alt-pop, hip-hop et hyperpop dans une montée en puissance furieuse. Le morceau frappe fort, tant dans ses sonorités que dans son propos. Le refrain, « My invoice is attached! », devient un cri libérateur, un mantra de rébellion face aux abus. Une ligne qu’on imagine déjà scandée par ceux qui ont trop souvent donné sans rien recevoir.
Déjà remarquée pour ses sonorités hybrides et son univers visuel audacieux, AIKO TOMI signe ici un manifeste plus qu’un single. Elle prend à rebours la logique de l’industrie en exposant sans détour les pratiques douteuses qui gangrènent les métiers de la création. Là où d’autres préfèrent la diplomatie, elle choisit l’électrochoc.
« INVOICE » n’est pas seulement un morceau puissant : c’est un avertissement. Fini le bénévolat déguisé, l’heure est venue d’être payé. Un morceau coup de poing, à la fois dansant et politique, qui risque bien de devenir l’hymne officieux d’une génération de travailleurs créatifs lassés d’être floués.