Avec Fragments, ARKAD1A ne livre pas simplement un album : il ouvre une porte. On y entre comme dans une cité électronique aux lumières mouvantes, guidé par des pulsations mélodiques qui respirent la nostalgie, la fête et l’introspection. Le producteur, déjà reconnu pour son approche narrative de la musique électronique, érige ici un véritable atlas sonore où chaque titre est un territoire, une sensation, un souvenir.
Dès les premières mesures, l’identité du projet se dessine : basslines profondes, textures cinématiques, mélodies qui s’étirent comme des panoramas. ARKAD1A façonne des mondes. On ne consomme pas ces morceaux, on les habite. On comprend alors sa mission : créer des lieux où se perdre pour mieux se retrouver.
Parmi les moments forts, « Dedicated to… » s’impose comme une invitation à danser. Deep house dansant, lignes vocales aériennes et énergie club assumée : une fête qui ne s’explique pas, elle se vit. Dans la même lignée, « Illusion » commence par un synthé presque hypnotique. La voix, lumineuse et techniquement impeccable, s’y déploie avant un drop incandescent taillé pour embraser une salle. C’est l’un des joyaux du projet, un vrai cadeau pour les DJ en quête d’un climax.
« Dark Matter » opère un pas de côté : plus familier, plus pop-électro, il possède cette accessibilité immédiate qui pourrait séduire un public large sans renier l’ADN du producteur.
Il y a aussi un des titres phares, « Islands« . Une montée progressive, des leads vastes comme l’horizon et un parfum d’océan. Un morceau qui ne raconte pas un voyage : il en devient un. Puis le projet se clos avec « Separating », un bon résumé du projet qui s’ étend sur 6 minutes, une parenthèse musicale dansante, un deep house de qualité portée par la superbe voix féminine qui pose avec délicatesse, pour un effet immédiat.
Avec Fragments, ARKAD1A ne compile pas des titres. Il compose une cartographie émotionnelle. Ceux qui y pénètrent n’en ressortent jamais tout à fait indemnes.

