Il y a des morceaux qui n’arrivent pas par hasard, mais qui tombent comme une évidence au cœur d’un été en quête d’évasion. Dragonfly, dernier-né d’Asta Bria, en fait partie. L’artiste britannique, que l’on connaissait jusqu’ici pour ses ballades émouvantes et feutrées, prend un virage inattendu en pleine lumière : celui du dancefloor. Et le résultat est d’une finesse désarmante.
Dès les premières secondes, Dragonfly happe l’auditeur dans une spirale sonore élégante et scintillante. Il y a dans la production une maîtrise indiscutable — normal, puisque Rob Davis est à la manœuvre. Oui, le Rob Davis, l’architecte de tubes pour Kylie Minogue ou encore Spiller. Ici, il sculpte une rythmique hypnotique, subtilement effervescente, sur laquelle la voix d’Asta virevolte avec une grâce toute féline.
La chanteuse n’abandonne pas sa sensibilité : elle la transforme. Elle troque les confessions acoustiques pour des envolées électroniques, sans jamais perdre son aura. Le titre, coécrit avec Davis et mixé par Carl Ward, s’écoute comme un appel au lâcher-prise. Il a ce je-ne-sais-quoi de magnétique, de libérateur, qui colle parfaitement à la saison.
Avec Dragonfly, Asta Bria ne signe pas qu’un morceau calibré pour les clubs. Elle ouvre une nouvelle page, audacieuse, vibrante, résolument estivale. Et l’on attend déjà la version remix avec une impatience teintée de sueur et de stroboscopes.