Avery Friedman dessine en musique ce que les mots seuls peinent à contenir. Avec « Finger Painting », l’artiste originaire de Brooklyn offre une fresque intime où se confondent douleur, douceur et résilience queer. Le morceau, dévoilé en prélude à son premier album New Thing, est une immersion directe dans un univers sensoriel et émotionnelement brut.
À l’origine de cette démarche, une révélation : une expérience musicale transcendante, doublée d’un traumatisme personnel lié à une agression, qui a bouleversé le rapport de Friedman à la création. Là où elle pensait que l’écriture de chansons était l’apanage des autres, elle y a trouvé une nécessité viscérale. Résultat : une chanson à la fois dépouillée et riche, aux couches sonores subtiles et à l’interprétation empreinte de frissons.
« Finger Painting » se joue comme une confession, proche du souffle. La voix, presque murmurée, semble jaillir d’un espace intérieur encore fragile. On y perçoit la nervosité du désir, la tendresse d’un geste flou, la brûlure d’une vérité dévoilée. À l’image de la peinture au doigt, le morceau ne cherche pas la précision, mais l’expression sincère.
Soutenue par James Chrisman (Sister.) et Felix Walworth (Florist, Told Slant), Friedman s’inscrit dans la lignée d’artistes comme Adrianne Lenker ou Babehoven, avec cette capacité à livrer une œuvre à fleur de peau. New Thing, dont « Finger Painting » est l’un des cœurs battants, promet d’être un journal sonore d’une rare intensité.