Sous le nom intrigant d’Inticome War, se cache un artiste turc qui transforme la technologie en champ de bataille émotionnel. Sa nouvelle chanson, « Ayıp Memleketim Ayıp » — littéralement « Honte à mon pays » — s’impose comme une révolte numérique, à la fois froide dans sa forme et brûlante dans son fond.
Pendant plus de trois décennies, l’artiste dit avoir vécu dans un monde régi par la logique, les chiffres et les systèmes. Puis tout s’est effondré, et la musique a pris le relais. Cette renaissance s’entend dans chaque pulsation du morceau : une base sonore générée par intelligence artificielle, sur laquelle sa voix — et surtout ses mots — reprennent le pouvoir.
Ici, pas de slogans faciles, mais une lucidité poétique. Inticome War s’attaque à l’hypocrisie, à l’injustice, à la complaisance collective. Le titre résonne comme une gifle adressée à une société qui préfère détourner le regard. Derrière les textures digitales, on perçoit un cœur battant, une rage contenue qui se libère au fil des mesures.
« Ayıp Memleketim Ayıp » est à la fois expérience sonore et manifeste politique. Là où d’autres craignent que l’IA efface l’humain, Inticome War prouve le contraire : c’est en s’y confrontant qu’on retrouve sa voix. Dans cette collision entre l’homme et la machine, quelque chose d’inédit s’éveille — une émotion pure, façonnée par le code et portée par la chair.

