Il y a des albums qu’on ne compose pas, mais qu’on libère. WHEN YOUR DEMONS COME, premier projet solo du musicien et photographe bulgare Ivan Shishkov, en est un parfait exemple. Cet album, il l’a mûri pendant plus de dix ans, souvent dans le silence des nuits, sa basse à la main, comme unique guide dans un labyrinthe intérieur.
Dès les premières secondes de “Fear”, l’auditeur est saisi par l’énergie brute. Les guitares claquent, la batterie cogne avec rage, et la voix du chanteur déchire l’espace dans un cri viscéral. C’est une porte d’entrée sans compromis vers un univers tendu, sombre, et pourtant étrangement cathartique. Le titre suivant, “Spite”, ne relâche pas la pression. Tout y est nerveux, brûlant, avec un groove percutant qui vrille la tête.
Plus loin, “Hatred” et “Disillusion” poursuivent cette exploration des sentiments profonds. Des morceaux coupants, aux constructions audacieuses, portés par une batterie véloce et une voix pleine de relief. Et puis vient “Envy”, qui, tout en restant fidèle à l’âme du projet, laisse entrevoir une ouverture plus accessible, avec ses touches nu metal et ses lignes mélodiques familières.
WHEN YOUR DEMONS COME n’est pas un simple album metal. C’est un cri retenu trop longtemps, un exutoire personnel forgé avec patience et sincérité. Dix titres sans triche, sans vernis, où chaque note sonne juste. Une première pierre brute, posée avec le cœur.