Certaines chansons ne se contentent pas de s’écouter : elles s’habitent. « Starling », le nouveau titre de Caleb L’Etoile, est de celles qui transforment la simple écoute en expérience sensorielle. Premier extrait de son album d’Halloween PS, ce morceau ouvre une anthologie de l’horreur en musique, où chaque titre prend la forme d’un court métrage sonore empreint de mystère et de tension.
La voix de Caleb, influencée par Daughters et mewithoutYou, traverse le morceau comme une incantation. Elle gronde, se brise, se relève, habitée par un souffle presque théâtral. « Starling » ne raconte pas vraiment une histoire : il suggère, il trouble. Dans cet univers sombre, le diable n’est pas une créature fantastique mais une présence humaine, familière, qui semble se cacher derrière nos failles et nos pulsions.
Sur le plan musical, la tension se construit lentement : guitares râpeuses, batterie en apnée, atmosphère claustrophobe. Chaque mesure semble retenue avant d’exploser, comme un cri que l’on refoule. Ce mélange de violence contenue et de poésie morbide donne au morceau une dimension viscérale, presque cinématographique.
Avec PS, Caleb L’Etoile réinvente le frisson sonore. Et avec « Starling », il signe un morceau à la fois dérangeant et fascinant : une plongée dans les ténèbres où l’horreur devient étrangement belle.