Chez Wattmore, rien n’est jamais tout à fait ce qu’on croit entendre. Leur nouvelle chanson, « Canadian Whiskey », s’avance comme un toast à la bonne vieille country, mais se révèle vite être un clin d’œil moqueur, un rire un peu râpeux entre deux gorgées d’ironie. Les frères Boak, âmes de ce duo australien, signent ici un morceau qui joue à cache-cache avec les codes du genre : un refrain à entonner, un verre qui tinte… puis soudain, une pique, un sarcasme, un regard en coin.
« On nous a dit de ne pas sortir cette chanson. Que c’était une mauvaise idée. » Ce simple avertissement, racontent-ils, a suffi à leur donner envie de le faire. Et ils ont bien fait : sur les ondes australiennes, la chanson tourne déjà chaudement, notamment depuis son passage remarqué sur la scène de l’EKKA Showdown.
Derrière les guitares et le grain country, Allan Caswell – co-auteur, vétéran et franc-tireur de la scène – insuffle une verve presque militante. Car sous le vernis du “drinking song”, il y a du nerf : une critique en creux des tensions économiques et politiques, des petites hypocrisies du monde moderne. « Drinking men don’t need the USA », lancent-ils, mi-provocateurs, mi-fatalistes.
Avec « Canadian Whiskey », Wattmore ne cherche pas la bienséance. Ils préfèrent la franchise, la poussière des routes, et cette lucidité teintée d’humour noir qui fait tout le charme de la country des rebelles. Une chanson à siroter sans modération, mais à écouter avec un œil bien ouvert.