Il y a des morceaux qui capturent l’instant avec une précision presque troublante. Avec « Can’t Get Enough », tesh nous plonge dans une spirale où les battements deviennent autant d’échos d’un manque insatiable. Porté par une fusion intense de techno industrielle et de UK garage, le titre navigue à la frontière du corps et de l’esprit, là où les impulsions prennent le dessus sur la raison.
Dès les premières secondes, l’univers est posé : un beat métallique, une ligne de basse grondante, et cette tension sourde qui ne nous quitte plus. On sent l’urgence, la répétition, l’obsession. Comme un souffle coupé, le morceau avance sans relâche, reflet sonore de ce que l’artiste décrit comme l’emprise irrésistible de l’addiction.
Mais « Can’t Get Enough » ne se contente pas d’enchaîner les textures et les breaks savamment agencés. Il raconte quelque chose. Un appel intérieur, un combat sans résolution, une nuit qui ne veut pas finir. Les voix, parfois brouillées comme des souvenirs flous, viennent accentuer cette impression de perte de repères. tesh livre ici une production viscérale, presque cinématographique, où chaque détail semble pensé pour déranger autant que captiver.
Avec ce titre, l’artiste britannique s’impose comme une figure singulière d’une scène électronique qui ne craint plus de s’aventurer sur des terrains psychologiques. « Can’t Get Enough » n’est pas qu’un banger de plus à faire trembler les murs des clubs : c’est une exploration frontale de nos penchants les plus profonds.