Sous la lumière douce de Manhattan, Cotton Duck fait vibrer la mémoire dans « 1997 », une ballade électro écrite comme un souffle suspendu. Avec la complicité de Houis, maître des textures downtempo et des atmosphères feutrées, l’artiste franco-américain transforme la douleur en poésie sonore. Ce morceau, composé alors que la santé de son père déclinait, s’écoute comme on ouvre un album photo que l’on croyait perdu.
Né en France avant de traverser l’Atlantique avec ses parents, Cotton Duck a grandi entre deux univers : la rigueur et la tendresse d’un père passionné de cyclisme et de gastronomie, et la bouillonnante énergie new-yorkaise. « 1997 » n’est pas une simple chanson, mais une tentative de retenir le temps — de graver dans le sillage d’un synthé la chaleur d’un souvenir, la présence dans l’absence.
La voix de Cotton Duck y est à peine murmurée, presque timide, comme si le moindre mot risquait de faire s’effondrer le fragile équilibre de l’émotion. Houis, lui, enveloppe ce murmure d’un halo de claviers et de percussions aériennes, offrant un cadre délicatement lumineux à ce récit intime.
« 1997 » sonne comme une lettre d’adieu mise en musique. Un poème électronique où la nostalgie ne se fige pas dans la tristesse, mais s’élève en gratitude.

