Des nappes synthétiques montent lentement, presque timidement, avant que la basse ne vienne tout balayer. Crashing & Burning, dans son habillage électro signé Koyla, ne cherche pas à séduire par l’esbroufe — il nous accroche par sa sincérité désarmante.
David Morin livre ici un morceau où chaque mot semble pesé, arraché à un trop-plein d’émotions. On y perçoit la perte de repères, ce moment suspendu où l’on vacille, entre colère sourde et abandon. Le travail de Koyla est chirurgical : il n’ajoute pas, il révèle. Il souligne les silences, étire les tensions, et crée un écrin sonore qui enveloppe la fragilité comme une armure translucide.
Le résultat est un équilibre rare entre introspection et pulsation. On n’est ni tout à fait dans la soul, ni tout à fait dans l’électro : on est ailleurs, dans un entre-deux vibrant où la douleur devient énergie. Crashing & Burning, c’est la bande-son de celles et ceux qui vacillent mais tiennent bon, envers et contre tout.
Une piste qui s’écoute seul, la nuit, le casque bien calé sur les oreilles, quand le monde semble un peu trop bruyant. Et qui, malgré tout, laisse filtrer un peu de lumière.

