Il y a des chansons qui s’écoutent comme on ouvre une lettre longtemps restée non lue. I’m Ready, la nouvelle ballade de Danielle Schroeder, fait partie de celles-là. Connue pour sa sincérité désarmante, la chanteuse vancouvéroise poursuit son exploration de l’intime avec une pudeur maîtrisée. Enregistrée au Monarch Studios sous la houlette d’Aaron Klassen, cette chanson marque un tournant introspectif, accompagnée par ses collaborateurs de scène, Jeremiah Schneider et Paolo Pietropaolo.
Sur une instrumentation délicate, la voix de l’artiste trace une ligne émotionnelle de ce morceau. À la fois sobre et soyeux, il épouse la voix de Danielle, superbe dans sa manière d’allier fragilité et assurance. Elle n’a pas besoin d’en faire trop : chaque inflexion, chaque souffle semble pesé. Et c’est dans cette retenue que réside la force du titre. À mesure que les accords s’installent, une tension douce-amère se construit — celle de l’acceptation face à l’impossible.
I’m Ready parle de ce moment flou où l’on croit être prêt à tourner une page, mais où quelque chose en nous résiste encore. Vieilles blessures, schémas ancrés, relations devenues ombres… Schroeder évoque cette lutte silencieuse avec une lucidité rare, propre aux grands basculements de la vie adulte. Un titre qui résonne comme une confidence qu’on n’oserait faire qu’à voix basse.
Avec cette chanson, Danielle Schroeder confirme sa place parmi les voix les plus sensibles de la scène canadienne. Pas besoin de grands effets, juste une vérité chantée avec grâce : celle de ne pas toujours être prêt, et d’apprendre à l’accepter.