Avec PSYCHEDELIKA Pt.1, The New Citizen Kane signe bien plus qu’un retour : il ouvre une brèche. Une brèche dans le temps, dans la psyché, dans ces zones grises où la musique devient matière vivante. On entre dans l’album comme dans un rêve lucide, avec cette impression d’hésiter entre l’intime et le spectaculaire — une hésitation qui semble être l’ADN même du projet.
Dix ans de silence, puis un souffle. Ce souffle, c’est My Muse, la chanson-phare qui ravive une créativité longtemps éteinte. On y entend le poids des années, le burn-out silencieux, mais aussi la nécessité absolue de se remettre à nu. L’artiste ne chante pas pour séduire : il revient parce qu’il n’a plus le choix, parce que l’honnêteté est devenue sa seule porte de sortie.
Ailleurs, Heads Are Round nous entraîne dans une spirale mentale fascinante, inspirée par la célèbre formule de Picabia. Le morceau épouse le mouvement même de la pensée : ça dévie, ça trébuche, ça éclate, puis ça revient. Un véritable portrait sonore du tumulte intérieur.
Cette dualité, The New Citizen Kane la pousse encore plus loin avec WELL, DAMN! HERE YOU ARE, morceau nocturne trempé de tentation et d’humour amer, où l’on entend le cœur et la raison se disputer à voix basse. Quant à Push The Fear Out, il élargit le propos : derrière son énergie dansante, c’est un plaidoyer pour la rencontre, la fin des préjugés, la fuite hors des peurs fabriquées.
Mais PSYCHEDELIKA Pt.1 n’est pas seulement un album : c’est un monde. Un premier chapitre sensoriel pensé comme un geste vers le public, un espace où la vulnérabilité se fait force. Un projet qui, loin du clinquant, avance avec la conviction tranquille de ceux qui reviennent à l’essentiel.

