Il suffit de quelques secondes à David Morin pour installer l’ambiance. Une ligne de basse caressante, un groove tout droit sorti d’un rêve disco, et déjà, « Dreaming » s’impose comme une évidence sonore, une échappée belle dans un été qui bat son plein.
Sur ce nouveau morceau, le chanteur de Vancouver, métis et autodidacte, tisse une soul moderne à la fois charnelle et introspective. Il n’en est pas à son coup d’essai : après l’album Every Colour, salué pour sa sincérité et sa chaleur analogique, il revient avec Light Waves, un projet attendu pour la fin de la saison. « Dreaming » en est la première lueur – solaire, certes, mais traversée de doutes.
Car sous les rythmes dansants se cache une mélancolie douce. Celle des séparations qui laissent en suspens des questions qu’on n’ose plus poser. « Et si ? » semble murmurer la voix feutrée de Morin, tandis que les claviers s’enlacent au beat comme deux anciens amants qui se recroisent en rêve.
Il y a chez lui cette capacité rare à faire danser le cœur et l’esprit. Une musique organique, façonnée dans la rue, portée par la sincérité brute de celui qui a longtemps joué avec pour seul public les passants. Avec « Dreaming », David Morin ne se contente pas de faire groover l’âme – il la fait respirer.

