David Palfreyman revient avec un album qui respire la sincérité et la maîtrise d’un artisan du son. Opening Time For The Battered s’impose comme une traversée introspective, un carnet de route où se mêlent souvenirs, maturité et mélancolie lumineuse. Après le projet conceptuel Decades réalisé avec Nicholas Pegg, Palfreyman signe ici une œuvre plus dépouillée, plus humaine — un disque qui préfère la confidence à la démonstration.
Les premières notes installent un univers entre folk et rock britannique, enrichi d’un zeste de pop. On y retrouve la patte du claviériste David Clayton (Simply Red, Bowie, George Michael), la basse feutrée de l’acteur Ben Miles, ainsi que le souffle du saxophoniste Gary Barnacle, familier des scènes de Top of the Pops. Le tout est magnifié par le travail d’ingénierie d’Ian Caple et Jim Lowe, qui offrent à chaque titre une clarté rare, presque organique.
Dans ce projet de 10 titres qui contient des grandes pépites, il faut signaler « Life Begins At 60 » avec une élégance rétro : guitare scintillante, mélodie ample, ode à la liberté retrouvée. Plus loin, « Why’s It Taken Us So Long? » séduit par sa fluidité pop-folk, irrésistible dans son évidence. Et quand arrive « Overtime Hours », Palfreyman délaisse l’ornement pour une émotion nue, un piano qui respire et une voix qui raconte sans forcer.
Opening Time For The Battered est un disque de fin de journée : celui qu’on écoute quand le tumulte retombe, quand la vie s’accorde enfin une pause. Une œuvre sincère, apaisée, habitée par la noblesse du vécu.

