Il y a des chansons qui ne cherchent pas à séduire, mais à panser. Dear Little Self de Pola Cecilia fait partie de ces rares pièces musicales qui murmurent à l’oreille des âmes sensibles. En mêlant piano feutré et violoncelle profond, la chanteuse sculpte un espace intime, presque sacré, où le passé se redessine avec tendresse. Plus qu’un simple morceau, c’est une confession murmurée à soi-même, une tentative sincère de renouer avec cette enfant intérieure longtemps mise de côté.
Pola Cecilia ne s’en cache pas : cette chanson est une lettre adressée à celle qu’elle était, écrite « depuis un lieu de guérison, de puissance et de profonde réflexion ». Loin des codes pop traditionnels, Dear Little Self progresse sans fracas, préférant les ondulations douces aux refrains éclatants. La structure se fait mémoire, avec ses creux, ses élans timides et ses silences pleins de sens. Ce n’est pas une chanson à chanter en chœur, mais à écouter en soi.
L’artiste revendique une filiation musicale du côté d’Aurora, d’Agnes Obel, et même de la musique classique. Ce goût pour l’atmosphère cinématographique se ressent à chaque mesure. On pense à une scène intérieure, invisible, mais puissamment émotive. La chanson ne cherche pas à plaire à tout prix, elle existe pour celles et ceux qui ressentent trop et trouvent dans la musique un abri.
Avec Dear Little Self, Pola Cecilia offre bien plus qu’un simple titre : un geste de réconciliation, une caresse musicale à l’enfant qu’elle fut. C’est cette vulnérabilité assumée, ce courage discret, qui donnent à sa voix une justesse rare. Un morceau qui ne s’écoute pas, mais qui se reçoit — comme une main tendue vers le passé.