Le 28 Juillet prochain marque la fin de l’année pour IGGY Magazine. Alors quoi de mieux qu’un IGGY Sub pour boucler douze mois de découvertes ?? Notre dernière révélation en date s’appelle Asgaya, un artiste rare par son talent, mélangeant sonorités modernes à des voix et instruments traditionnels de différentes cultures. Vous comprendrez donc pourquoi nous le programmons pour notre dernier événement de l’année. En attendant d’en savoir un peu plus sur son processus de création et de le voir en live, découvrez Asgaya en 10 questions.
1- Comment tu as débuté dans la musique ?
Je suis originaire de banlieue parisienne, du Val-d’Oise plus exactement.
Depuis petit je suis baigné dans la musique. Aussi loin que je m’en souvienne on écoutait beaucoup de musique à la maison. Ensuite vers 13 ans, j’ai commencé à jouer de la guitare et j’ai intégré un groupe dans lequel on jouait une musique aux influences rock.
Rapidement, je me suis retrouvé à nouveau seul mais la volonté de jouer était trop forte. J’ai cherché des moyens qui me permettraient de créer des morceaux complets seul. C’est à ce moment-là que j’ai découvert la MAO (musique assistée par ordinateur)… A ce moment-là, le processus était enclenché.
2- Est-ce que tu te souviens du premier morceau que tu as composé ?
Le premier morceau que je considère comme « sérieux » s’appelait « Wolfcub » . C’était de l’Electro très rock, je cherchais à travailler avec l’ensemble des sonorités qui me touchaient, ambiance assez sombre, instruments saturés, samples de guitares électriques. J’avais à cette époque l’habitude de faire des morceaux assez longs, autour des 7 ou 8 minutes avec plusieurs mouvements différents. Un mélange de guitares hurlantes, de kick lourd très électro avec des ponts beaucoup plus aériens et des violons classiques
Même si mes sonorités ont évolué aujourd’hui, cette démarche est toujours ce qui guide ma musique; réussir à allier des sonorités qui peuvent à priori sembler aux antipodes, mais qui me touchent toutes pour des raisons différentes. Des sons saturés du rock, aux synthés électro dansants, des influences classiques qui touchent au cœur, à la chaleur et l’âme de voix ou d’instruments d’ailleurs.
3- Qu’est-ce que tu as appris à ce moment-là que tu utilises encore aujourd’hui ?
Ce morceau est réellement le premier pour lequel j’ai expérimenté les techniques de sampling. Cette technique m’a ouvert de nouvelles perspectives et en particulier le travail sur les voix, qui sont aujourd’hui très présentes dans mes morceaux. J’ai donc appris à découper, coller, inverser, transformer ces boucles pour les utiliser comme de nouveaux instruments et créer de nouvelles mélodies.
4- Quel est l’album qui t’a le plus impressionné ?
Radiohead – KID A. Parce que dès les premières notes de « Everything in his right place » tu es happé, pris par la musique et Thom York ne te laisse ressortir qu’à la dernière note de Motion Picture Soundtrack. Cet album est clairement incantatoire pour moi !
5- Quel est l’artiste ou le groupe qui t’impressionne le plus ?
Pink Floyd – Leur son, leur univers, si on parle d’expérience musicale totale, ce groupe m’a toujours emmené ailleurs à chaque écoute. Tellement puissant et doux à la fois, le mélange total des influences musicales et un univers très fort.
6- Comment décrirais-tu ta musique et pourquoi ?
« Donner de l’âme à des incantations électroniques ». C’est à mon sens une bonne formule pour évoquer ma musique. La base est électro mais j’essaie de créer quelque chose de plus organique par-dessus, justement en y apportant des sonorités plus chaudes, qui sont de puissants moteurs à l’imagination. Je travaille aussi avec des sons tirés de la nature. Chaque morceau est construit de manière à évoquer un lieu, une culture, des individus.
Je donne les clés d’un univers et ensuite, chacun y évolue de la manière qui lui plaît. Même si je suis un grand amoureux de la musique électronique, j’ai ce besoin puissant de la lier à des éléments originels, plus proche de l’âme.
7- Est-ce que tu travailles sur un projet en ce moment ?
J’ai beaucoup travaillé à construire le live que je présenterai le 28 Juillet. J’ai la chance d’être épaulé par le COMBO 95 et l’EMB de Sannois qui m’accompagnent et me soutiennent depuis 6 mois.
Maintenant, j’ai sérieusement repris la route du studio pour composer de nouveaux morceaux avec tout l’enseignement que la préparation d’un live peut apporter. C’est un peu la magie de la musique et du processus créatif en règle générale, tout ce que tu vis, expérimente au quotidien t’imprègne de manière consciente ou inconsciente et c’est déjà le début du travail avant même d’avoir touché la moindre touche de clavier. Ensuite, tout le job c’est de mettre de l’ordre là-dedans.
8- Qu’aimerais-tu que les gens retiennent une fois qu’ils ont écouté tes sons ?
Les images et sensations du voyage qu’ils viennent d’effectuer.
9- Tu as une image bien travaillée. Est-ce que c’est réfléchi et quelle est la raison pour laquelle tu ne montres pas ton visage ?
L’image est prépondérante dans ma démarche, qu’elle soit explicite ou suggérée comme je l’ai expliqué plus haut. J’ai toujours tenu à construire un projet global. Aujourd’hui, notre première expérience d’un morceau se fait bien souvent à travers son visuel et je tenais à ce que l’on voit et ce que l’on entend soit cohérent. Lorsque je compose, j’ai tout un tas d’image qui traversent mon esprit. J’essaie d’en extraire une qui devient le visuel du morceau.
Je prends autant de soin à composer un morceau, qu’à travailler son visuel.
J’ai voulu construire un projet autour de ma musique et de son univers et non pas autour d’une personne. C’est pour cela que j’ai choisi de « m’effacer » encore une fois, pour laisser libre cours à l’imagination de chacun.
« Asgaya Gigagei » est le nom de l’esprit du tonnerre des indiens Cherokee. J’aime cette idée de personnage dont on ignore l’apparence, mais dont la présence est fondamentale.
10- Quels sont les deux artistes indépendants que tu nous conseillerais ?
Je vous conseille très chaleureusement les groupes « CHARLOTTE & MAGON » et « FORM ». Foncez les yeux fermés, ils envoient !