Dans Like a Charm, Dr.Rift transforme l’auto-sabotage en terrain de jeu sonore. Extrait marquant de son album éponyme, le morceau s’impose comme une exploration pleine d’esprit des méandres du doute personnel — ce moment précis où l’on hésite à passer à l’action, même lorsqu’on sait qu’on a les cartes en main.
Porté par une fusion intrigante entre psychédélisme planant et funk déstructuré, Like a Charm avance sur un fil : celui qui sépare l’élan de la paralysie. La voix, tantôt nonchalante, tantôt pressante, semble dialoguer avec elle-même, tandis que le groove s’enroule en spirale. Dr.Rift écrit comme on se parle dans sa tête. « Knock outta the park, if I swing bat at the ball », glisse-t-il, résumant ce flottement entre confiance et hésitation.
Loin des recettes attendues, la structure du morceau surprend : tout semble conçu comme un enchaînement de refrains. Résultat, une boucle entêtante, presque hypnotique, qui reflète bien ces pensées qui tournent en rond quand on doute de soi. Comme nous, vous allez être embarqués dès les premières mesures.
Mais ce qui frappe, c’est le ton. Jamais pesant, toujours lucide, souvent drôle. Dr.Rift joue avec ses failles comme un acrobate les intégrerait à son numéro. Like a Charm n’est pas un aveu de faiblesse : c’est une déclaration ironique d’endurance intérieure. Un groove qui, derrière ses airs désinvoltes, en dit long sur ce que signifie avancer malgré soi.