Avec Economy, Frankie and the Witch Fingers marquent un tournant dans leur évolution sonore. Le single, qui offre un aperçu de leur palette musicale récemment affinée, fait exploser les frontières du psychédélique et de l’industriel, mettant en avant des synthétiseurs sales, des guitares angulaires et une batterie percutante. Ce morceau pénètre l’esprit de l’auditeur comme un infomercial nocturne, vendant une vision du consumérisme effrénée et déshumanisante.
Les basses synthétiques s’imposent avec la lourdeur d’un collecteur de dettes persistant, tandis que les guitares, tranchantes et dissonantes, évoquent des factures impayées, estampillées en rouge vif. Les synthés, eux, résonnent comme des rappels incessants, tels des prescriptions de médicaments inaccessibles dans un monde où la consommation est un impératif social. Le tout est soutenu par une batterie martelée, presque mécanique, qui donne à la chanson une urgence palpable, une tension qui ne cesse de croître, à la limite de l’effondrement.
Le morceau dépeint avec brio un univers où la promesse d’un « paradis » de consommation ne cache en réalité qu’un cauchemar bien réel. Chaque élément musical semble s’entrechoquer pour illustrer la faillite du système qu’il dénonce. Economy est une critique acerbe, mais aussi un miroir sonore de notre époque, une plongée dans une réalité où tout semble aller à la dérive, au rythme d’une machine qui se précipite vers son effondrement. Frankie and the Witch Fingers réussissent à transformer ce constat en une œuvre musicale captivante et vibrante.