Il y a des débuts qui ne laissent aucune place au doute. Avec Electronic Scream, Edward Grant, jusqu’ici reconnu pour ses compositions dans l’univers du cinéma, signe une entrée éclatante sur la scène électronique. Un projet solo instrumental dense, à la fois cinématographique et viscéral, qui impose immédiatement une signature sonore.
Sur « Ohm’s Law », l’élégance des textures électroniques saute aux oreilles. La production, léchée, s’autorise des montées en tension savamment dosées. On sent l’héritage du film score, mais ici au service d’un projet magnifique. « Possession », avec ses sonorités aériennes et ses nappes, flirte avec le style Kavinsky, tandis que « Afterlife » plane dans des sphères plus contemplatives, entre mélancolie et clarté synthétique.
Dès le morceau-titre, l’ambiance est posée : on roule sur l’autoroute, la nuit est tombée, les néons de Miami clignotent au loin. Grant convoque les années 80 avec précision sans jamais verser dans la simple nostalgie. Ses synthétiseurs évoquent les plages chaudes, les rythmes palpitants, et une forme de liberté sonore qu’il exploite avec brio.
La dernière plage, « Cyber Soul », marque une transition habile vers des rythmes trap, tout en gardant cette patte atmosphérique si singulière. Chaque morceau semble pensé comme un chapitre d’un film sans image, où l’imaginaire est libre d’inventer les scènes.
Electronic Scream n’est pas qu’un album. C’est un manifeste. Celui d’un compositeur qui prend le volant et nous embarque pour un voyage nocturne électrisant.