Il y a des albums qui s’écoutent comme on feuillette un journal intime, et Hello Forever d’Eoin Shannon en fait indéniablement partie. Avec ses douze morceaux imprégnés d’une mélancolie brute et d’une intensité émotionnelle rare, l’artiste irlandais tisse une œuvre où chaque note semble résonner d’une vérité profonde et poignante. À travers cet album, il s’ouvre sans détour sur ses expériences personnelles, transformant ses émotions en compositions captivantes.
Inspiré par Johnny Cash, Shannon plonge avec audace dans des thèmes sombres et introspectifs, porté par des compositions musicales riches en nuances et en contrastes. Il n’est pas seul dans cette aventure musicale : Larry Magee, véritable architecte sonore de l’album, façonne une majorité des morceaux et en produit dix avec une maîtrise impressionnante. Sa patte se retrouve dans la profondeur musicale qui enveloppe les textes de Shannon, apportant une cohésion indéniable au projet et renforçant son impact émotionnel. D’autres talents se joignent à la danse, comme Andrei Sorokin, qui insuffle une aura hantée à Dark November, ou encore l’artiste irlandaise Chanele, dont la voix éthérée sublime Night is Dark d’une douceur envoûtante.
Mais c’est Kesha Parish qui marque de son empreinte vocale l’ensemble du projet, ses harmonies délicates venant habiller chaque titre d’une intensité émotionnelle saisissante. La complémentarité entre les différentes voix et les arrangements subtils crée une alchimie remarquable, donnant à Hello Forever une dimension immersive et profondément évocatrice. Chaque morceau semble raconter une histoire, invitant l’auditeur à plonger dans un univers où se mêlent espoir, nostalgie et réflexion existentielle.
Avec Hello Forever, Eoin Shannon livre une œuvre sincère et bouleversante, où la richesse des arrangements rencontre la profondeur des émotions. Entre ballades poignantes et instants suspendus, cet album se savoure dans le calme, pour mieux en saisir toute la subtilité et la puissance évocatrice.