Il y a dans Toxic Lovers cette tension sourde qu’on ressent dans les amours trop intenses, ceux qui consument plus qu’ils n’éclairent. Eternal Mourning, toujours fidèle à sa signature atmosphérique, propose ici bien plus qu’une simple composition : c’est une expérience sensorielle complète, où la musique épouse l’image pour sonder les failles d’un couple en chute libre.
Réalisé par Joël Proulx Bouffard – que l’on connaît aussi sous le nom de VJ Droso – le clip frappe par sa densité visuelle. La mise en scène joue sur les contrastes, les regards lourds, les gestes tendus. On y lit la beauté fragile des débuts et la montée inexorable vers la rupture. Un ballet d’ombres et de lumière où rien n’est laissé au hasard.
Mais c’est la musique qui donne le souffle à ce récit. Sans un mot, Eternal Mourning parvient à dire l’indicible. Les textures sonores, tantôt aériennes, tantôt oppressantes, traduisent avec justesse l’escalade émotionnelle d’une relation vouée à l’éclatement. C’est beau, mais ça fait mal.
“Toxic Lovers” n’est pas une chanson qu’on écoute distraitement. Elle se vit, se traverse. Et quand elle se termine, elle laisse cette impression tenace : celle d’avoir assisté à quelque chose de vrai, d’intime, presque dérangeant. Eternal Mourning signe là une œuvre aussi troublante que nécessaire, où l’amour se révèle dans toute sa complexité.