Avec son nouveau single « Bird of Time », le trio bruxellois Factheory signe une pièce à la fois délicate et puissante, portée par la voix emblématique de Michel Sordinia (The Names). Ce morceau résonne comme un pont entre générations : l’élan post-punk de la fin des années 70 se mêle à une sensibilité presque folk, créant une atmosphère intimiste et sincère.
L’histoire derrière la composition est particulièrement forte. Dominique Nuydt, historien et enseignant, a donné naissance aux premières notes de « Bird of Time » lors d’un voyage scolaire au camp de Buchenwald au printemps 2025. Après avoir médité sur les images des atrocités nazies, il s’est isolé avec sa guitare, laissant émerger une mélodie à la fois fragile et porteuse d’espoir. Les paroles de Bruno Uyttersprot évoquent, à travers ses souvenirs d’enfance, la fuite inexorable du temps et la nostalgie qui l’accompagne.
La présence de Sordinia, au timbre grave et caractéristique, apporte une densité nostalgique : ses lignes vocales se posent comme une déclaration émouvante, presque comme un écho des fantômes du passé. Le clip, réalisé par Stéphane Manzone, est tourné à Bruxelles — dans le Bois de la Cambre et au New Rocky Pompadour bar — et traduit visuellement cette danse entre mémoire et mélodie.
En fin de compte, « Bird of Time » n’est pas seulement une chanson : c’est une méditation sur la résilience. L’« oiseau du temps » y symbolise une force lumineuse, prête à s’envoler au-dessus des ruines, un appel à la survie, à la mémoire et à la beauté qui perdure malgré l’obscurité.

