Le producteur néerlandais Feiertag ne rentre jamais vraiment dans les cases. Il flotte quelque part entre les textures électroniques et les pulsations organiques, entre la sueur des clubs et la quiétude d’un salon tamisé. Avec « Embers », premier titre et pièce maîtresse de son nouvel EP du même nom, il prouve une fois de plus qu’il sait transformer une pulsion rythmique en véritable paysage émotionnel.
Dès les premières secondes, les nappes synthétiques s’élèvent comme une brume chaude, tandis que les percussions charrient une énergie presque tellurique. Pas de mots, juste une voix fantomatique qui plane et enlace les sons, comme un souvenir persistant. La ligne de basse ancre le tout dans une matière dense, presque physique. On ne danse pas seulement sur Embers, on le traverse.
Un an après ON/OFF, sorti sur le label SK, Feiertag revient en pleine maîtrise de son art. Il confie d’ailleurs avoir voulu construire un voyage à la fois introspectif et rassembleur. Et c’est réussi : l’EP, dès ce premier titre, s’écoute comme on suivrait une flamme dans la nuit — incandescente, incertaine, mais vivante.
Il y a chez Feiertag cette capacité rare à faire cohabiter l’élan du corps et celui de l’âme. Embers, plus qu’un morceau, est un souffle. Celui d’un artiste qui avance, brûle, mais ne s’éteint jamais.