Swing effronté, saxophone en ligne de front, et confession sans filtre : Forrest Day signe avec “Asinine” un morceau aussi désinvolte que viscéralement honnête. Une pulsation libre, presque cabotine, porte un texte qui refuse la censure intime, préférant le tumulte à la retenue.
Derrière la légèreté apparente du groove, la chanson plonge dans des eaux plus troubles. Forrest Day ne tourne pas autour du pot. Il évoque l’addiction, la solitude, l’acceptation de ses failles : « My addiction’s on a slippery slope, I fill my heart with hope, even when it gets bad. » Tout est dit. Sans pathos, mais avec cette franchise désarmante qui fait mouche.
“Asinine” trouve son équilibre entre humour noir et gravité assumée. Le sax, omniprésent, n’est pas là pour enjoliver : il soutient, il relance, il répond aux mots comme une conscience musicale parallèle. Forrest Day ne cherche pas à se racheter, mais à affirmer ce qu’il est – abîmé, libre, entier. Lorsqu’il chante « I see no reason for the holding back, I keep my truth intact », ce n’est pas une posture, c’est un manifeste.
Ce morceau frappe là où on ne l’attend pas, avec une verve tranchante et une sincérité rare. Un hymne bancal à l’authenticité, sans détour ni fioriture, comme un miroir tendu à celles et ceux qui refusent encore de tricher.

