Avec « Existential Defeat », Fugu Quintet s’aventure dans un territoire où le jazz se fond dans l’obscurité, flirtant avec le drone jazz et l’esthétique de la musique d’horreur. Ce single, à l’atmosphère pesante et hypnotique, incarne une lutte intérieure que le groupe exorcise à travers le son.
Dès les premières notes, une tension sourde s’installe. Le saxophone trace des lignes fantomatiques sur une basse grondante, tandis que des éléments électroniques distillent une étrangeté diffuse. Les enregistrements de bols tibétains ajoutent une résonance presque rituelle, comme une incantation musicale qui cherche à transcender la mélancolie. Ce n’est pas un simple morceau, mais une expérience sensorielle qui envoûte et désoriente à la fois.
Ce penchant pour l’exploration sonore n’est pas nouveau pour Fugu Quintet, qui s’est déjà distingué par des compositions audacieuses mêlant jazz sombre et rock progressif. Leur capacité à bâtir des paysages sonores immersifs, où chaque instrument semble dialoguer avec le vide, trouve ici une expression particulièrement saisissante.
« Existential Defeat » ne se contente pas de raconter un état d’âme ; il le matérialise. Entre introspection et vertige, ce titre confirme le talent du groupe pour repousser les frontières du jazz et de l’expérimentation. Un voyage dans l’abîme, à écouter les yeux fermés.