Dès les premières mesures, « So Easy » déroule un tapis rythmique au groove naturel, celui qui ne demande ni effort ni artifices pour s’imposer. Gabzy, fidèle à son sens du détail, pose sa voix avec délicatesse sur une production signée TSB et AOD, qui flirte avec les pulsations de la house et les textures moelleuses de l’Afro‑house contemporaine.
Le morceau s’inspire directement de l’énergie vibrante de Dlala Thukzin et de son iPlan, mais le clin d’œil ne vire jamais à la copie. Gabzy prend ce souffle venu du Sud et le module à sa façon : une approche minimaliste, élégante, presque contemplative. Plutôt qu’un appel explosif au dancefloor, « So Easy » invite à un mouvement intérieur, intime, les pieds sur le sol, la tête ailleurs.
La rythmique, bien que calibrée pour faire lever les corps, conserve une forme de pudeur. On pense à ces fins de nuit à Ibiza ou à ces matinées brûlantes de Johannesburg, quand la musique devient un pont entre les mondes, entre les émotions aussi. C’est dans cet entre‑deux que Gabzy excelle : un chanteur qui murmure là où d’autres crient, un artisan du ressenti.
Avec « So Easy », il signe un morceau en clair‑obscur, parfait pour ceux qui dansent les yeux mi‑clos et les souvenirs encore frais.

