Il suffit de quelques secondes pour comprendre que Ooh Est Mon Père n’est pas une chanson comme les autres. Glitzy Von Jagger, figure de la scène drag alternative, y déroule une fresque à la fois décadente et poignante, entre crises existentielles, fantasmes d’identité et éclats de glam-pop. Le titre frappe par sa dualité : guitare à la nonchalance presque rock, voix susurrée en français et en anglais, et ce refrain qui s’incruste comme une énigme laissée en suspens.
Mais au-delà de l’esthétique sonore, c’est tout un univers visuel et narratif qui s’offre à nous. Une mini-série TikTok accompagne la sortie, dans un format « camp noir » qui convoque détectives fumeurs, néons blafards et une icône drag en chute libre, en quête d’un père – ou d’un repère. L’ensemble donne l’impression d’un film mental, pop et désaxé, où la chanson devient bande-son d’une recherche intérieure.
Dans la lignée d’artistes comme Róisín Murphy ou Perfume Genius, Glitzy ne cherche pas à plaire : iel construit une œuvre à part, entre effusion dramatique et tendresse queer. Loin des standards pop lissés, Ooh Est Mon Père est une déflagration stylisée, aussi étrange qu’intime.
Ce n’est pas qu’un morceau. C’est une expérience. Un miroir brisé dans lequel chacun est libre d’apercevoir son propre reflet. Glitzy Von Jagger signe ici un bijou underground, où la sincérité brille plus fort que les paillettes.
