Dès les premières secondes de “Ya Dellali”, on comprend qu’ILYAH aime brouiller les frontières. Né au Maroc et installé à Boston, l’artiste, de son vrai nom Ilyass Hasnaoui, puise dans son héritage pluriel pour tisser une chanson qui respire le voyage. Ici, les sonorités urbaines croisent des éclats orientaux, les beats dansants flirtent avec le hip-hop, et le refrain, porté par des paroles en arabe, s’ouvre comme une passerelle entre deux mondes.
Ce morceau possède l’énergie brute de la rue, notamment dans ses sections rap où le flow se fait incisif, presque percutant, avant de s’adoucir pour laisser place à une mélodie orientale qui s’élève comme une incantation. Le contraste est saisissant : d’un côté, l’ardeur de la scène urbaine américaine, de l’autre, l’écho des traditions arabes qui rappellent les voix et les rythmes du Maghreb.
Au-delà de la production impeccable, c’est cette sincérité dans le métissage qui fait la force de “Ya Dellali”. Chaque ligne vocale, chaque beat, semble affirmer une identité multiple et assumée. Dansant, accrocheur, et chargé d’une chaleur estivale, le titre s’impose comme un véritable pont culturel.
Avec “Ya Dellali”, ILYAH confirme qu’il est bien plus qu’un artiste en quête de succès : il est un passeur, un créateur d’horizons sonores qui racontent autant qu’ils font vibrer.

